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Love

de Murray Schisgal

L'auteur

Murray Schisgal est un auteur new-yorkais reconnu par la personnalisation de son style pour un théâtre avant-gardiste et absurde. Love créée en 1963 restera comme la pièce phare de son répertoire. Montée à Londres et à Broadway, elle sera plébiscitée par la critique internationale. Séduit par cette théâtralité qui réforme le vaudeville en un nonsense provocateur, Laurent Terzieff l’adapte sur la scène du Théâtre Montparnasse en 1965 et Michel Fagadau de la reprendre quelques années plus tard. La plume de Murray Schisgal s’étend à l’écriture de scénarii pour le cinéma et la télévision. Il est d’ailleurs l’auteur d’un film culte des années quatre-vingt, Tootsie, réalisé par Sydney Pollack, avec Dustin Hoffman dans le premier rôle.Love s’inscrit dans le registre des mœurs de la société américaine véhiculant les rêves et ses opposés, l’amour et la détresse, l’argent et la misère et mise en scène tant au théâtre, qu’au cinéma.

La pièce:

Voici donc trois êtres,trois personnages plutôt égarés. Une femme et deux hommes. Ellen est mariée à Milt depuis cinq ans, Harry a croisé la trajectoirede Milt depuis quinze ans auparavant sur les bancs de l'université.Depuis il épuise une existance désabusée faite de quêtes improductives et de renoncements.Del eurcôté,Ellen et Milt, liés encore par l'habitude, onnt atteint chacun le point de rupture. Ils se dirigent vers leur rendez-vous nocturne avec chacunun couteau glissé dans la poche.Dans la poche de Harry, une corde avec un noeud coulant, une cravate, un bloc de papier et un crayon. Est-ce le hasard, vraiment, qui réunit cette nuit-là ces trois quasi-fantôches de leur propre vie,sur un pont d'une ville américaine, sur le lieu d'un rituel tragique-comique surplombé d'une unique étoile?

Et où les conduit-il, finalement, ce chassé-croisé de leurs "risibles amours", à travers l'impressionnante gamme de leur symptômes, de leurs fragilités, de leurs petitesses et de leurs mensonges, deleur époustouflante humanité?

Ces deux actes ont-ils pour vertu de nous instruire ? rien de moins sûr : l'histoire est déjà bien trop connue....

Mais ce qui vous attend ici , c'est un miroir léger et déroutant, un certain art de la vivisection élevé acrobatiquement au rang d'un éclat de rire.

Point de vue du metteur en scène

L'amour,en tant que passion humaine transcendante,ne ressort pas grandi des griffes de Schisgal à l'issue de ces deux actes de "love".Il n'y a pas de sentimentalisme chez lui. Il ne s'intéresse pas aux méandres psycologiques, d'une âme troublée. Ni au meilleur ,ni au pire.

Schisgal prend les choses avec de la hauteur, de la distance. Il n'a rien d'un réaliste. Il place ses personnages dans un isolement quasi absolu, dns un non-lieu beckettien, abstrait à force de simplification. Et cet isolement collectif, qui les rend si nécesssaires les uns des autres, n'a plus rien de mental ou d'affectif, mais devient curieusement archétypal, métaphysique.

Ainsi sa comédie grince t-elle, se permettant tous les excès, toutes les ruptures, tous les décalages.

On pourrait la croire cynique, mais ce serait une erreur. Ces personnages ne sont pas seulement incapables d'amour en raison de leurs tares grossières: ils semblent malignement privés, malgré eux, de la posssibilité-même d'entrevoir "l'amour". Et cependant, ils n'ont de cesse de se débattre, de rêver, de froler cet impossible.

Il en ressort, paradoxalement, une espèce de fraternité tragique, prise dans une gangue de stéréotypes et de ressorts usés; et surtout le tableau de l'impuissante et absurde vitalité que ces personnages mettent à tenter d'extraire, en aveugles, de leur condition dérisoire, en se frottant les uns aux autres avec une magnifique impudeur.

Tout cela n' pas manqué de me rappeler quelque chose de très réel...

C'est ainsi que j'ai voulu aimer ces trois personnages. Mon travail a été, avec l'aide des comédiens, de leur donner un corps, une âme vive, à chaque fois que la piètre liberté dans laquelle ils sont englués semblait les leur refuser

Georges Laflotte, 27 Janvier 2003

Distribution Artistique et technique :

 

Ellen :                                 simonne Bronchard

Harry Berlin :                    Jean-françois cousin

Milt Manville :                   yves Goutte

 

Mise en scène :              Georges Laflotte

Conception des décors ,de l'affiche, bande et régie son : G.Laflotte

 

Décors                              J-F Cousin et G.Laflotte

Lumières                          L.Voiturin

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